Archive pour novembre 2016

TROP FORT YACINE

Mercredi 30 novembre 2016

2004, je rentre en 6ème. J’envisage l’année avec inquiétude mais, comme je suis plutôt studieux, j’ai de bonnes notes.

Vient la 5ème. Et là… Bam !!! C’est la dégringolade. Mon père vient de décèder. Je suis souvent absent et mes notes chutent. Tellement lamentables que le collège me place en classe relais : une classe spécialisée où les élèves sont en grandes difficultés scolaires.

Ça ne va vraiment pas. Je suis en situation de décrochage scolaire. Mais ma plus grosse déception est de décevoir ma mère.

Après deux ans de classe relais, je réintègre une classe de 3ème classique. Mais à la fin de l’année, je n’obtiens pas le brevet des collèges, ce précieux sésame. Pas le niveau. Merci la classe relais !

Résumons : j’ai des notes catastrophiques, je n’ai pas le brevet, quelles solutions ?
 Le BEP. Merci les profs ! Eh oui, ce sont eux qui m’oblige à m’inscrire dans cette voie.

Place donc au lycée. J’entame ma première année de BEP et le résultat est toujours le même : catastrophique. Des 2,5 de moyenne générale, de l’absentéisme et j’en passe.

Les professeurs en ont marre de moi, je reçois même un avertissement d’exclusion, faute de niveau.
Je touche vraiment le fond.

Durant ma dernière année de BEP, je dois trouver un stage pour valider notre diplôme.
Comme je suis fainéant et sans motivation, j’attends le dernier moment et devinez quoi : je trouve une entreprise trois jours avant la date butoir.

C’est là que je rencontre M.Santos, directeur d’une usine de fabrication de rouleaux de cuivres servant à imprimer les emballages de produits en tout genre. Un homme en or.

Quelques jours avant la fin du stage, M.Santos me convoque à son bureau : Aïe ! J’espère n’avoir pas fait de bêtises.
Arrivé à son bureau, il me pose une question : « Yacine, qu’est ce que tu veux faire plus tard dans la vie ? »

Un peu étonné, je lui réponds : « Je ne sais pas, vu mon niveau scolaire, peu de portes s’ouvrent à moi. »
Il me répond alors que rien n’est impossible et que le niveau n’a pas d’importance. Nous parlons de cela deux bonnes heures.

À la fin de notre entretien, M.Santos m’a tellement motivé que je décide d’avoir mon bac pro avec une bonne moyenne pour intégrer une université.

Fier de mes ambitions, je les partage avec le reste de ma classe. Et là, stupeur total !
La plupart des élèves me prennent pour un fou et ne cherchent même à cacher leurs fous-rires. Même les professeurs rient. Parce que tous pensent que je n’ai pas le niveau étant donnés mes résultats.
À quoi bon répliquer par des insultes ? La meilleure solution est de leur prouver que je peux le faire.

Objectif DUT ! J’en bave…

Dès ma première année de bac pro, je travaille dur. J’ai plusieurs fois envie d’abandonner, mais à chaque fois que j’ai cette idée, je repense aux rires des autres. Et croyez-moi : cela m’a énormément boosté.
J’en bave, j’étudie presque tous les soirs, quitte à faire des nuits blanches. J’ai tellement de retard que je dois tout recommencer à zéro.

Je décroche finalement mon bac et choisis un DUT gestion logistique et transport. Le hic ? Seulement 1% des bacs pro sont sélectionnés.
 Eh bien… J’ai réussi à intégrer cette formation !!!

L’émotion a été telle que j’ai lâché quelques larmes. Toutes ces heures de travail enfin récompensées !
Par la suite, j’ai obtenu mon DUT, même si j’ai dû redoubler ma première année.
 Taux de réussite de ma promo : 40%. Alors imaginez : un étudiant de bac pro qui arrive à obtenir son diplôme alors que des étudiants issus de bas S, ES, L et techno ont échoué.

J’ai eu la chance de rencontrer dans ma vie un homme qui, à partir de ses expériences, m’a démontré que tout était possible.
 Sans lui, je ne pense pas que je serai là à vous écrire mon histoire.

J’ai eu de la chance d’avoir du soutien, mais n’attendez que quelqu’un vous dise d’y aller, foncez ! N’ayez pas peur : essayez et réessayez. Ne vous fiez pas aux critiques des autres, c’est votre vie, pas la leur. Si moi je peux réussir, pourquoi pas vous ?

Il y a peu de temps j’ai lu un proverbe de William Arthur Ward qui résume assez bien mes motivations :
« C’est impossible dit la fierté, c’est risqué dit l’expérience, c’est sans issue dit la raison, essayons murmure le cœur. »

Yacine, 23 ans, volontaire en service civique à l’AFEV, Paris

Loi Sapin II FRPS : le projet d’Ordonnance décortiqué

Mercredi 30 novembre 2016

A la suite de ma matinée très riche organisée par le Cabinet en partenariat avec Galéa, Bénédicte Focher D’AEF revient sur le projet d’ordonnance qui précise le contour des fonds de retraite professionnelle.

Michel Sapin, ministre de l’Économie à l’Assemblée nationale
Le projet de loi relatif à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique, dit Sapin II, adopté le 8 novembre 2016 par les parlementaires, prévoit d’autoriser le gouvernement à créer par voie d’ordonnance des fonds de retraite professionnelle supplémentaire (FRPS), dans le but d’adapter le cadre prudentiel appliqué aux régimes de retraite professionnelle. Le projet d’ordonnance, actuellement soumis à la concertation par le Trésor, précise le contour de ces fonds, qui pourront prendre la forme d’une société » anonyme, d’une société d’assurance mutuelle, d’une institution de prévoyance ou d’une mutuelle. Ils devront respecter une marge de solvabilité calculée selon des modalités définies en Conseil d’État. Les règles de reporting et de gouvernance seront proches de celles édictées par solvabilité 2.

Voici les principales dispositions prévues par le projet d’ordonnance, qui peut encore évoluer, en cours de concertation entre les acteurs et Bercy.

Nature des FRPS. Les fonds de retraite professionnelle, précise l’ordonnance soumise à concertation par Bercy, pourront recevoir « les contrats ayant pour objet la fourniture de prestations de retraite liées à une activité professionnelle et versées en supplément des prestations servies par les régimes de base et complémentaires légalement obligatoires ou attribuées par référence à la perspective d’atteindre la retraite ». Sont donc concernées les articles 39, 82, 83, Madelin et les indemnités de fin de carrière, mais ni les Perp ni les Perco. Le FRPS est une personne morale de droit privé, créée sous les différentes formes prévues par les trois Codes de la Sécu, des assurances et de la Mutualité : société anonyme, mutuelle d’assurance, mutuelle (« mutuelles ou unions de retraite professionnelle supplémentaire »), institution paritaire (« institutions de retraites supplémentaires »), etc. Ce peut être une filiale d’une structure existante. Un même FRPS peut couvrir plusieurs contrats relatifs à des engagements de retraite professionnelle supplémentaire.

Concrètement, l’agrément est donc délivré par l’ACPR qui vérifie que les conditions sont remplies en matière de moyens techniques et financiers, dirigeants, engagements, ratio de solvabilité, etc.

Relations aux adhérents et souscripteurs. Pour chaque contrat dont le nombre des adhérents sera supérieur à un seuil fixé par arrêté, un comité de surveillance chargé de veiller à la bonne exécution du contrat et à la représentation des adhérents, composé à parts égales de représentants des salariés et des employeurs. Lorsque, pour une même entreprise d’assurance ou un même fonds de retraite professionnelle, un même souscripteur a souscrit plusieurs contrats pour lesquels doit être instauré un comité de surveillance, les comités de surveillance de ces contrats peuvent être regroupés au sein d’un même comité. Par ailleurs, les missions de ce comité de surveillance peuvent être confiées à une autre instance qui se substitue à lui, à condition que cette instance soit représentative, à parts égales des salariés et des employeurs du contrat concerné.

Lors de la liquidation de ses droits, le FRPS informe chaque adhérent ou bénéficiaire, dans des conditions qui seront précisées par arrêté, sur le montant des prestations qui lui sont dues et sur les options de paiement correspondantes. L’ordonnance prévoit également qu’il établisse et révise au moins tous les trois ans un rapport indiquant sa politique de placement et les risques financiers y afférents, mis à disposition du souscripteur, de l’adhérent et du bénéficiaire. Un arrêté doit préciser son contenu ainsi que les autres informations qui, sur demande ou périodiquement, doivent être remises aux adhérents.

Calendrier. L’agrément, qui sera délivré par l’ACRP, devra être déposé avant le 1er janvier 2018 pour l’accueil des dispositifs existants. À la fin de 2022, c’est-à-dire quand s’achève la dérogation accordée aux branches longues pour rester sous Solvabilité 2 (en application de la loi IOPR 2), les actifs liés à ces contrats devront être transférés dans des cantons. À partir de cette date, l’entreprise d’assurance ne peut plus souscrire de nouveaux contrats dans le cadre de l’agrément administratif accordé pour les activités de retraite professionnelle supplémentaires.

Transferts de portefeuille. Le transfert de portefeuilles d’une entreprise d’assurance vers un FRPS obéit aux règles habituelles de transfert de contrats d’assurance. La demande de transfert est portée à la connaissance des créanciers par un avis publié au Journal officiel, qui leur impartit un délai de deux mois pour présenter leurs observations. L’entreprise d’assurance, le FRPS et les souscripteurs indiquent cette demande sur leurs sites. À partir du 1er janvier 2023, les possibilités de transferts ne sont possibles que dans le cadre des réorganisations juridiques des groupes auxquelles appartiennent le FRPS ou le souscripteur.

Régime prudentiel et règles financières. Les FPRS sont soumis à un régime prudentiel quantitatif proche de Solvabilité 1 (avec des tests de résistance spécifiques), des règles de gouvernance, d’investissements et de reporting proches de Solvabilité 2.

Les FRPS seront supervisés par l’ACPR qui s’assurera de la conformité des règles de gouvernance (fit & proper des dirigeants), de reporting et du respect des ratios de solvabilité. Si le projet d’ordonnance précise que « les FRPS ne relèveront pas de Solvabilité 2″, ils devront à tout moment respecter une marge de solvabilité calculée selon des modalités définies par décret en Conseil d’État. Ils effectueront chaque année un test de résistance destiné à évaluer leur capacité à faire face à leurs engagements, « notamment dans certaines conditions détériorées de marché ». Le contenu et les modalités de ces tests seront également précisés par décret en Conseil d’État. Les fonds de retraite professionnelle supplémentaire transmettent de manière régulière à l’ACPR le rapport régulier au contrôleur, le rapport sur la solvabilité et la situation financière, les résultats de test de résistance. Au vu des résultats des tests de résistance, l’ACPR peut exiger du FRPS une marge de solvabilité plus importante que celle prescrite par la réglementation, qui sera déterminée par un décret en conseil d’État. Les actifs de chaque contrat sont conservés par un dépositaire unique distinct de l’entreprise d’assurance ou du fonds de retraite supplémentaire.

Redressement. En cas d’insuffisance de représentation des engagements, le FPRS et le ou les souscripteurs doivent convenir d’un plan de redressement « permettant de parfaire la représentation de ces engagements par affectation d’actifs représentatifs de réserves ou de provisions autres que ceux représentatifs de ses engagements ».

SI VOUS DEVEZ N’EN LIRE QU’UN…

Mercredi 23 novembre 2016

Comme chaque année, l’Insee publie le portrait social de la France, qui concentre tout ce qu’il faut savoir sur le marché du travail, les revenus, les dépenses, la consommation ou le logement des Français.

Comme chaque année, je vous annonce sa sortie car il est INDISPENSABLE de le lire (bon… moi je lis pas tout quand même…).

On y retrouve présentée en détail la situation des jeunes en France, les réformes des prestations et prélèvements intervenues en 2015 qui ont permis de réduire légèrement les inégalités et l’espérance de vie pour les générations nées entre 1960 et 1990.

allez hop. on laisse Slimani (certes, elle est jolie) et on attaque le pavé…

Cliquer ici pour télécharger le dossier

BIG DATATATATA

Vendredi 18 novembre 2016

Un de plus.. Voici un article promotionnel pêché ce midi dans Le Monde :

LE BIG DATA AU CHEVET DE L’ASSURANCE MALADIE
15 NOV 2016

Optimiser le parcours de soins, limiter les dépenses inutiles, accentuer la pharmacovigilance pour certaines pathologies… Autant d’applications potentielles qui découlent du partenariat entre la Cnam et l’École polytechnique afin de déployer de nouvelles pistes d’exploitation des données du Système national inter-régimes de l’Assurance maladie (Sniiram). Explications avec Emmanuel Bacry, qui en préside le comité de pilotage.

Quelles sont les modalités du partenariat mis en place fin 2014, qui vous donne accès à l’intégralité des données du Sniiram ?

Ce partenariat de recherche et développement de trois ans vise à déployer de nouvelles pistes d’exploitation des données du Sniiram, qui regroupe les informations relatives au parcours de soins de tous les bénéficiaires d’une couverture maladie obligatoire en France. Dix personnes sont mobilisées à temps plein au sein de Polytechnique et deux personnes sont mises à contribution à la Cnam pour assurer le transfert technologique.

L’objet de ce partenariat étant le développement d’algorithmes définis au regard des missions de l’Assurance maladie, quels sont les enjeux de santé prioritairement ciblés ?

Le premier projet défini par la Cnam ambitionne de détecter des signaux faibles ou des anomalies en pharmaco-épidémiologie, pour lequel nous travaillons à partir d’une cohorte de diabétiques. Un projet visant à identifier des facteurs utiles à l’analyse des parcours de soins sera déployé dans un second temps. Il s’agit de défis passionnants d’un point de vue scientifique et sociétal.

En quoi consiste la nouvelle approche « data » induite par ce partenariat ?

On cherche à montrer où sont les verrous du système actuel de la Cnam. Il s’agit de définir ce que les techniques modernes de statistiques et d’informatique peuvent apporter dans le contexte de la base de données de la Cnam, dont la structure empêche de développer de nouveaux algorithmes. À travers un changement de structure, l’objectif est d’ouvrir la porte à une recherche beaucoup plus large. En pratique, nous travaillons sur 6 téraoctets de données extraites restructurées sous forme de base moderne, pour les rendre exploitables, distribuées sur un cluster de machines. Une fois cette phase d’infrastructure terminée, les algorithmes autonomes que nous avons développés parcourent cette masse de données pour repérer des signaux faibles afin de découvrir des structures cachées de certaines pathologies et formuler de nouvelles hypothèses à valider de manière classique.

1,2 milliard de feuilles de soins, 500 millions d’actes médicaux et 11 millions de séjours hospitaliers alimentent chaque année la base de données de l’Assurance maladie.

Dans quelle mesure les algorithmes développés permettront-ils d’optimiser le parcours de soins des patients ?

L’idée, c’est de faire une première passe sur la base aplatie pour tester les effets secondaires des paires de médicaments comprenant des antidiabétiques et potentiellement tirer la sonnette d’alarme, puis de valider ces hypothèses via les algorithmes de biostatistique standard. Dans cette phase de test, il ne s’agit pas d’être exhaustif mais d’évaluer si ce projet est porteur.

Quelles retombées l’Assurance maladie peut-elle en attendre ?

D’un point de vue économique, elle sera davantage impactée par le second projet portant sur le parcours de soins. Si on réussit à identifier plusieurs parcours de soins types, on pourra se poser la question de ce qui soigne le mieux et du coût moyen du parcours. Ce qui ouvre de belles perspectives, la notion de parcours – client comme de soins – parlant aux entreprises aussi bien qu’aux institutions, qui cherchent à le catégoriser afin de le structurer.

Emmanuel Bacry – Directeur de Recherche – CNRS

EMMANUEL BACRY
Directeur de Recherche – CNRS
Emmanuel Bacry est chercheur au CNRS au Centre de mathématiques appliquées (CMAP – École polytechnique), professeur et responsable de l’Initiative « Data Science » à l’École polytechnique. Après des études à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, il obtient une thèse de Doctorat et une Habilitation à Diriger des Recherches en Mathématiques Appliquées. Ses recherches sont effectuées avec un souci applicatif constant, en lien étroit avec les spécialistes concernés. Il a notamment travaillé sur le traitement du son, la finance statistique, les réseaux sociaux ou encore les applications dédiées à la santé.

A MEDITER…

Jeudi 17 novembre 2016

AU JO CE MATIN

l’avenant n° 1 du 12 novembre 2015 à l’accord du 23 janvier 2012 modifiant l’article 33 « couverture complémentaire frais de santé », conclu dans le cadre de la convention collective nationale du courtage…

Au cinquième alinéa de l’article 1 de l’avenant susvisé, la phrase : « Afin d’aider les entreprises à souscrire un régime conforme aux dispositions du présent accord, les partenaires sociaux ont négocié un “Contrat National de Référence” avec AG2R Prévoyance, institution de prévoyance régie par le code de la sécurité sociale dont le siège est situé 35, boulevard Brune, 75014 Paris » est exclue de l’extension comme étant contraire aux dispositions de l’article L. 912-1 du code du travail.

DANS 15 JOURS … BOB TROUVE UN JOB…

Mardi 15 novembre 2016

https://www.bob-emploi.fr

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