Archive pour décembre 2015

Rescrit social : du nouveau et du bon

Samedi 12 décembre 2015

L’ordonnance n° 2015-1628 du 10 décembre 2015, publiée au Journal officiel du 11 décembre, étend le champ d’application du rescrit social à l’ensemble des cotisations et contributions sociales. elle entrera en vigueur au 1er janvier 2016.

Elle permet aux organisations syndicales et patronales, ainsi qu’à certains tiers dûment mandatés (avocats, experts-comptables) de formuler la demande de rescrit pour le compte d’un cotisant ou futur cotisant.

Enfin, le nouveau rescrit intégrera les questions complexes posées par les entreprises rentrant dans son champ d’application.

OBLIGATION DE SECURITE : DU MIEUX POUR L’EMPLOYEUR

Jeudi 3 décembre 2015

La Cour de cassation assouplit l’obligation de sécurité de résultat de l’employeur

M. X. a été engagé en qualité de personnel navigant stagiaire puis a été promu en 2000 au poste de chef de cabine première classe sur les vols long-courrier. Le 24 avril 2006, alors qu’il partait rejoindre son bord pour un vol, il a été pris d’une crise de panique qui a donné lieu à un arrêt de travail. Il a saisi le 19 décembre 2008 la juridiction prud’homale aux fins de condamnation de son employeur à lui payer des dommages-intérêts pour manquement à son obligation de sécurité après les attentats du 11 septembre 2001. Il a été licencié le 15 septembre 2011 pour ne pas s’être présenté à une visite médicale prévue pour qu’il soit statué sur son aptitude à exercer un poste au sol. Le salarié faisant grief à l’arrêt de l’avoir débouté de sa demande de dommages-intérêts s’est pourvu en cassation.
La Cour de cassation rejette le pourvoi le 25 novembre 2015. Elle affirme qu’appréciant souverainement les éléments de fait et de preuve qui lui étaient soumis et procédant aux recherches qui lui étaient demandées, la cour d’appel a constaté, d’une part que l’employeur, ayant pris en compte les événements violents auxquels le salarié avait été exposé, avait, au retour de New-York le 11 septembre 2001, fait accueillir celui-ci, comme tout l’équipage, par l’ensemble du personnel médical mobilisé pour assurer une présence jour et nuit et orienter éventuellement les intéressés vers des consultations psychiatriques, d’autre part que le salarié, déclaré apte lors de quatre visites médicales intervenues entre le 27 juin 2002 et le 18 novembre 2005, avait exercé sans difficulté ses fonctions jusqu’au mois d’avril 2006.
Ainsi, la Cour de cassation ajoute qu’ayant relevé que les éléments médicaux produits, datés de 2008, étaient dépourvus de lien avec ces événements dont il avait été témoin, la cour d’appel a, par ces seuls motifs, propres et adoptés, dont elle a pu déduire l’absence de manquement de l’employeur à son obligation de sécurité de résultat, légalement justifié sa décision. Enifn, la Cour de cassation estime « que ne méconnaît pas l’obligation légale lui imposant de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs, l’employeur qui justifie avoir pris toutes les mesures prévues par les articles L. 4121-1 et L. 4121-2 du code du travail ».

Cour de cassation, civile, Chambre sociale, 25 novembre 2015, 14-24.444, Publié au bulletin | Legifr