Legalstart, le Uber français des services juridiques aux entreprises
Par Pierre Manière | 08/07/2015, 7:00 | 745 mots
Pierre Aïdan (à gauche) et Timothée Rambaud, deux des fondateurs de Legalstart. (Crédits : DR)
De la création d’une société au recrutement d’un salarié, en passant par la gestion des factures impayées, cette plateforme propose aux professionnels des solutions à bas prix et automatisées pour leurs démarches juridiques ou administratives.
Les formalités juridiques et administratives s’avèrent parfois un chemin de croix pour les entrepreneurs. Pour préserver leur porte-monnaie, beaucoup se débrouillent seuls, avec le risque de ne plus être dans les clous au regard de la loi. D’autres, épuisés par le temps qu’ils passent le nez dans l’administratif, toquent finalement à la porte de cabinets d’avocats et de notaires, aux honoraires parfois élevés. C’est en faisant ce constat que trois amis, Timothée Rambaud, Pierre Aïdan et Stéphane Le Viet ont décidé de fonder Legalstart.
Lancée en mars 2014, cette plateforme veut répondre aux besoins juridiques et administratifs des TPE et des PME. De la création d’entreprise à la protection d’une marque, en passant par le recrutement d’un salarié, la rédaction d’un contrat commercial ou la nomination d’un dirigeant, le site propose, via des questionnaires spécifiques, tout un éventail de services pour épauler les sociétés dans leurs démarches. Et ce, à moindre coût. Ainsi, « pour 149 euros, il est possible de créer une société (SARL, SAS, SCI) de manière 100% dématérialisée », précise Legalstart. L’entrepreneur répond à une série de questions. Puis le site prend le relais. « Tout est pris en charge : la rédaction automatisée des documents juridiques, la liasse fiscale, l’annonce légale, la transmission au greffe », détaille la société.
Une gestion automatique des factures impayées
Ingénieur des Mines et ancien de Goldman Sachs, Timothée Rambaud, un des fondateurs, vante notamment son nouveau service de gestion des factures impayées : « On s’est rendu compte que beaucoup d’utilisateurs avaient des factures impayées pour des montants faibles, mais dont ils ne s’occupaient pas par manque de temps ou de ressources. » D’après lui, faire appel à des cabinets d’avocats pour recouvrir une créance coûte parfois plus cher que le montant à récupérer. En février dernier, il décide donc de mettre en place un service dédié.
Ici, « on a totalement automatisé la procédure d’injonction de payer, détaille-t-il. En premier lieu, on génère une mise en demeure. Et dans un deuxième temps, si après huit jours la partie adverse ne s’est pas manifestée, une injonction de payer est envoyée au tribunal de commerce. Ce qui débouchera sur une ordonnance, permettant à la société de récupérer son dû. » Dans le cadre de cette procédure, Legalstart travaille « avec un groupe d’huissiers qui va notifier l’acte à la partie adverse », poursuit le fondateur.
La barre des 10.000 clients passée en juin
Outre ces démarches, la plateforme fournit aussi, au besoin, les conseils d’avocats ou de notaires. « Lors de la rédaction d’un pacte d’actionnaire, par exemple, un juriste va épauler les entrepreneurs en fonction de leurs souhaits, et y ajouter des clauses personnalisées », affirme Timothée Rambaud. Dans la même veine, sa société travaille main dans la main avec des réseaux de juristes spécialisés pour épauler ses clients selon leurs besoins.
Au mois de juin, Legalstart a passé la barre des 10.000 clients, surtout des TPE et des PME. A terme, ses fondateurs rêvent d’un avenir à la Uber appliqué aux services juridiques. Pour faire leur miel, ils veulent profiter des coûts d’intervention des avocats, jugés trop élevés. Dans un communiqué, la startup n’hésite pas à se comparer au mastodonte américain, dont l’activité a suscité l’ire des taxis français la semaine dernière : « A l’instar d’Uber qui s’est imposé en raison du nombre insuffisant de taxis et de leur coût souvent trop élevé, les TPE-PME et les autoentrepreneurs ont beaucoup de mal à répondre à leurs besoins juridiques, et n’osent pas recourir aux professionnels du droit. »
De nouveaux services
Pour l’heure, Legalstart assure être bénéficiaire, mais ne communique ni son chiffre d’affaires, ni son résultat net. Sa priorité ? Se développer sur le marché français en y étoffant son offre de services. « On a encore énormément de choses à faire en France », souligne Timothée Rambaud. Parmi les prochaines nouveautés, il songe, par exemple, à « un service de dématérialisation de la procédure d’augmentation de capital ». Et l’international ? « On y songe, mais pas tout de suite », répond-t-il. Tout en précisant que la tâche n’est pas si facile, car les réglementations diffèrent parfois beaucoup selon les pays.
(source la tribune)