VA COMPRENDRE …

A New-York, la déclaration d’amour des start-upers à Hollande

par
ELSA CONESA / CORRESPONDANTE À NEW-YORK POUR LES ECHOS

De passage à New York, François Hollande a rencontré des entrepreneurs français qui ont vanté les mérites de la France.
François Hollande n’en demandait pas tant. Venu signer l’accord sur le climat à l’ONU, c’est dans la communauté des start-upers français de New York qu’il a trouvé ses meilleurs ambassadeurs. « La France est le plus beau pays qui soit pour entreprendre !, a déclaré Jonathan Benhamou, cofondateur de Peopledoc, une start-up spécialisée dans la dématérialisation des fonctions de ressources humaines, qui a levé 55 millions de dollars en deux ans de présence aux Etats-Unis.
Nous sommes dans cinq pays, et à chaque fois, cela a été bien plus compliqué qu’en France. Les ingénieurs en France sont bons et pas chers, l’écosystème créé autour de la BPI est incroyable. Et en France, on paie beaucoup moins d’impôt sur le revenu qu’ici, et même la fiscalité sur les plus-values est devenue attractive ». « C’est bien que ce soit vous qui le disiez !, a répondu, médusé, François Hollande, plus habitué au « French bashing » qu’aux déclarations d’amour d’entrepreneurs expatriés. Comme il y a des journalistes, on va croire que c’est de la propagande ! ».
La R&D reste basée en France
« Les entrepreneurs français qui sont installés ici n’ont pas quitté la France, insiste Gaël Duval, fondateur de la French Touch Conference, qui réunit une fois par an les start ups françaises de New York. Ils viennent pour se développer, mais beaucoup ont gardé leurs équipes de recherche en France  ». Et pas seulement grâce au crédit d’impôt recherche (CIR). « Il y a un vrai différentiel de salaire entre la France et les Etats-Unis, a admis Alexis Lê-Quôc, cofondateur de Datadog, une start-up qui mesure les performances des sites web, et qui a levé 124 millions de dollars aux Etats-Unis.
Ici, pour recruter des ingénieurs, c’est la guerre. En France, les gens sont mieux formés ». Datadog est née aux Etats-Unis, mais développe actuellement une équipe de recherche en France, qu’elle espère faire croître de 10 personnes aujourd’hui à 40 ou 50 personnes d’ici fin 2017. « Vous pouvez dire que vous avez créé des emplois en France, maintenant que les fonds sont levés ! », a ri François Hollande. Même chose pour Connecthings, une start-up créant de la connectivité dans les villes. « La R&D est en France, les projets sont en France, explique la fondatrice Laëtitia Gazel Anthoine. La force commerciale est aux Etats-Unis ». « Quand on créé un emploi aux Etats-Unis, on en créé deux en France », résume Jonathan Benhamou.
Sept millions de dollars levés à la French Touch 2015
La conférence « French Touch » qui réunissait en juin dernier plusieurs dizaines de start-ups françaises de New York a permis à quatre d’entre elles de lever un total de 7 millions de dollars, auprès de fonds français et américains. « La conférence a aussi permis de générer 1,5 million de dollars de bons de commande supplémentaires », ajoute Gaël Duval, fondateur de l’événement, qui verra de nouvelles déclinaisons cette année. Une édition « French Touch » aura lieu à Shanghai en octobre prochain et à San Francisco en janvier 2017.

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