Ce que Moody’s dit de la France

La dégradation d’un cran de la note financière de la France par l’agence Moody’s, analysée par le ministre de l’économie et des finances, Pierre Moscovici, comme une sanction pour la droite, et par Jean-François Copé (UMP) comme la preuve que la gauche n’a « pas engagé les réformes nécessaires », repose sur trois considérants principaux.

Intervenue lundi 19 novembre, la décision d’ôter à la France son triple A est d’abord motivée par le risque que feraient courir à la croissance et, par conséquent, aux finances publiques, les problèmes structurels de l’économie française, au premier rang desquels l’agence de notation financière fait figurer les rigidités du marché du travail et des services, et les bas niveaux d’innovation qui continuent de tirer vers le bas la compétitivité et de peser sur l’industrie.

IMPOSSIBLE DÉVALUATION

L’augmentation du taux de change effectif réel, ces dernières années, a contribué à l’érosion de la compétitivité française, notamment vis-à-vis de l’Allemagne, du Royaume-Uni et des États-Unis. Le défi du rétablissement de la compétitivité-prix via la modération salariale et la maîtrise des coûts est rendu plus difficile par l’appartenance de la France à l’union monétaire (il n’est pas possible de jouer sur une dévaluation), ajoute Moody’s.

En dehors du niveau élevé des impôts et des contributions sociales, le marché français du travail est très segmenté, du fait d’une législation très protectrice pour les contrats à durée indéterminée. De plus, une partie du code du travail rend les licenciements particulièrement difficiles. L’instabilité juridique renchérit le coût du travail implicite et décourage l’embauche, ajoute l’agence, en rappelant qu’il n’est pas possible de faire des licenciements économiques pour renforcer la compétitivité et la rentabilité d’une entreprise.

GAUCHE ET DROITE DANS LE MÊME SAC

Moody’s « reconnaît que le gouvernement a récemment annoncé des mesures visant à répondre à ces problèmes structurels ». « Toutefois, il est peu probable que ces mesures à elles seules aillent suffisamment loin pour restaurer la compétitivité française », estime l’agence de notation. Mettant dans le même sac la gauche et la droite, Moody’s souligne le faible « track record » des gouvernements français successifs depuis vingt ans en matière d’application des réformes.

L’agence explique en deuxième lieu sa décision par le haut niveau d’incertitude qui entoure la politique budgétaire. Moody’s a pris acte de l’engagement du gouvernement à ramener le déficit public à 0,3% du produit intérieur brut en 2017, et le déficit structurel à 0 % en 2016. Toutefois, l’agence juge « trop optimistes » les prévisions de croissance française pour 2013 (0,8 %) et à partir de 2014 (2 %). L’augmentation du chômage et de la pression fiscale, fait-elle valoir, pèse sur la consommation des ménages et il y a peu de chances que l’activité puisse être soutenue par une demande externe affaiblie en provenance des pays partenaires de la zone euro comme l’Italie et l’Espagne.

En conséquence, l’agence de notation estime que persistent le risque de dérapage budgétaire et celui de la nécessité de mesures de consolidation supplémentaires.

SECTEUR BANCAIRE VULNÉRABLE

Enfin, l’agence pense que la capacité de résistance de la France à d’éventuels chocs dans la zone euro s’émousse en raison des risques croissants pesant sur sa croissance économique, sa performance budgétaire et le niveau des taux auxquels elle emprunte. La France, ajoute-t-elle, est trop exposée aux pays périphériques de la zone euro, comme l’Italie, du fait des liens commerciaux et bancaires qu’elle entretient avec eux.

Son secteur bancaire reste vulnérable et l’exposition financière du pays à la crise des dettes souveraines a augmenté du fait du montant croissant de ressources de la zone euro qui pourrait devoir être mobilisé en faveur d’Etats ou de banques par le biais du Fonds européen de stabilité financière, du Mécanisme européen de stabilité et des facilités mises en place par la Banque centrale européenne.

La note de long terme de la France n’a été abaissée que d’un point parce l’économie française est large et diversifiée, ce qui nourrit sa résilience, et parce que le gouvernement a engagé des réformes structurelles et le redressement de ses finances publiques. En revanche, la perspective négative a été maintenue en raison d’un environnement macroéconomique affaibli et parce que l’agence conserve des doutes sur la mise en œuvre effective des réformes.

(source blog – Le Monde)

11 réponses à to “Ce que Moody’s dit de la France”

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